Nantes, le 16 octobre 2025

À l’occasion du Conseil régional, l’assemblée est appelée à délibérer sur la création d’une Société Publique Locale (SPL) intitulée « Régions Grand Ouest Ferroviaire », chargée de la gestion et de l’acquisition de 40 nouvelles rames de TER, ainsi que de la construction d’un atelier de maintenance au Mans. Au cours des débats, Lucie Etonno et Matthias Tavel sont intervenus pour dénoncer le manque d’informations concernant les modalités de levée de fonds et les conditions de commande des rames. Par ailleurs, notre groupe a déploré le refus de la majorité d’explorer de nouvelles recettes pour financer le développement des transports régionaux.
Pour une meilleure transparence sur le financement et le calendrier des investissements ferroviaires
En juin 2024, la droite régionale annonçait le lancement d’un projet d’acquisition de 40 rames de TER à l’horizon 2032, afin de répondre à la hausse de fréquentation sur les réseaux ferroviaires régionaux. Dans le cadre de la création d’une SPL avec la Région Normandie, le rapport soumis au vote prévoit un investissement de 75 millions d’euros de la part des Pays de la Loire.
Un montant important, mais loin de couvrir le coût total du projet : à titre de comparaison, la Région Nouvelle-Aquitaine a récemment investi 116 millions d’euros pour seulement 12 rames. Pour financer la totalité des rames et la création de l’atelier de maintenance, le budget estimé dépasse 600 millions d’euros.
La SPL sera chargée de lever les fonds nécessaires, mais aucune information précise n’a été communiquée à ce jour concernant :
- Les investisseurs potentiels qui pourraient être sollicités,
- Le calendrier prévisionnel des commandes de rames,
- Les échéances de construction de l’atelier de maintenance du Mans.
Face à ces incertitudes, notre groupe exprime ses inquiétudes quant à la capacité de la Région à tenir les délais fixés à 2032 et à répondre aux besoins des bénéficiaires d’autant que seulement deux rames ont été achetées depuis le début du mandat. Nous avons donc interpellé la Présidente afin d’obtenir davantage de précisions sur les modalités de financement ainsi que sur le calendrier de commande et de livraison des nouvelles rames.
Un nouveau levier pour financer les mobilités : le versement mobilité régional et rural
Introduit par les sénateurs Philippe Tabarot et Didier Jacquin, puis adopté dans le cadre du Projet de loi de finances pour 2025, le versement mobilité régional et rural (VMRR) constitue une nouvelle contribution patronale destinée à financer le développement des transports publics. Ce prélèvement, dans la limite de 0,15 %, s’applique aux entreprises de plus de 11 salarié·es et peut être ajusté selon les territoires, afin de ne pas pénaliser l’emploi ni le pouvoir d’achat.
Déjà mis en œuvre dans les régions Occitanie et Sud, le dispositif a récemment été validé en Bretagne et en Centre-Val de Loire, avec une entrée en vigueur prévue début 2026. Les premières estimations évoquent des recettes annuelles comprises entre 40 et 70 millions d’euros pour les régions concernées.
Dans un contexte budgétaire tendu, ce nouveau levier fiscal représente une véritable opportunité pour financer les infrastructures ferroviaires et les mobilités durables. Notre groupe estime donc qu’il serait incohérent de se priver d’un tel outil au moment même où la Région engage des projets d’envergure pour améliorer le réseau ferroviaire.
C’est pourquoi nous demandons que la Région des Pays de la Loire se dote, elle aussi, de ce levier fiscal, comme d’autres régions avant elle.
De son côté, la droite régionale reste hermétique à cette proposition, estimant qu’elle pénaliserait les entreprises et nuirait à l’emploi local. Un argument que nous contestons, puisque le versement mobilité régional est précisément conçu pour être flexible, afin de ne pas entraver l’activité économique tout en soutenant le développement des transports du quotidien.
