Projet stratégique du Grand Port Nantes-Saint-Nazaire : notre contribution

Le 22 novembre 2021

Préparons vraiment les mutations énergétique, agricole, et le désinvestissement fossile !

Le Grand Port Maritime soumettait à l’information et à la participation du public jusqu’au 11 novembre son nouveau projet stratégique 2021-2026.  L’avenir du Grand Port, soumis aux aléas économiques internationaux comme à ceux du réchauffement climatique, constitue un enjeu majeur pour notre économie territoriale et pour notre environnement. Les élu.e.s écologistes ont participé à la consultation et demandent à ce que le futur projet stratégique prépare vraiment les mutations énergétique et agricole nécessaires, ainsi que le désinvestissement fossile.

Aujourd’hui, l’infrastructure portuaire de Nantes-Saint-Nazaire est particulièrement concernée par les changements nécessaires, sachant que « les énergies fossiles représentent plus de 70 % du trafic du port en 2019 », et que 10 % repose sur l’importation de biens pour soutenir l’agriculture intensive. Dans ce contexte à la fois plein d’incertitudes et lourd de menaces, le projet stratégique du Grand port maritime doit être ambitieux et avoir le courage d’engager une vraie conversion pour se donner les moyens de préparer l’avenir !

Pourtant, nous ne pouvons que constater et regretter que le projet présenté aujourd’hui n’affiche qu’une ambition de façade, signe d’une absence de véritable volonté politique. Malgré de longs développements sur une volonté d’exemplarité en matière de transition énergétique, écologique et numérique, les objectifs sont flous, non chiffrés ou datés, voire absents et sans indicateur de suivi. Des mot-valises tels que « Eco-port » sont avancés, sans engagements précis sur ce que cela voudrait dire pour le territoire. Les conséquences du réchauffement climatique ne sont que trop peu abordées. Enfin, l’artificialisation de la zone du Carnet, à laquelle nous redisons notre opposition, figure dans le projet alors qu’elle n’est pas nécessaire à la transition énergétique de notre territoire.

Faute d’anticipation de sa transition et de la conversion ou l’acquisition de nouvelles compétences pour ses salariés, le grand port pourrait connaître à terme le même sort que la centrale de Cordemais menacée de fermeture et soumise aux décisions extérieures.

Les élus écologistes du territoire considèrent donc qu’il est aujourd’hui indispensable d’avoir le courage de penser et de mettre en œuvre la conversion du Grand Port Maritime. Cette transition du modèle économique du Grand Port passe notamment par un désinvestissement progressif dans le transport des énergies fossiles et les engrais azotés et par des investissements concrets en partenariat avec les collectivités locales et l’Etat (intermodalité, optimisation du foncier disponible, préservation des espaces naturels).

Pascale Hameau, conseillère régionale du groupe L’écologie ensemble
Tristan Riom, conseiller municipal et métropolitain à Nantes pour le groupe Nantes Ensemble