Le train de retard de Christelle Morançais

Nantes, le 10 janvier 2023

La présidente du Conseil régional veut “mettre Paris à moins de deux heures de Nantes”. Si ses propos pourraient d’abord prêter à sourire (la liaison TGV Nantes-Paris en moins de 2h existe déjà), ils témoignent avant tout d’une vision dépassée de l’aménagement du territoire, priorisant la croissance des métropoles, l’hypermobilité et délaissant les liaisons ferroviaires du quotidien. Pour les élus et élues du groupe L’écologie ensemble au Conseil régional, les priorités sont ailleurs et la mobilisation de la Région est attendue pour réduire les besoins en déplacements contraints et bifurquer vers un modèle d’aménagement plus écologique !

Les 182 km de la LGV Bretagne-Pays de la Loire inaugurée en 2017 avaient coûté environ 3,4 milliards d’euros. Alors que la liaison Nantes-Paris en moins de 2h est déjà possible, combien de milliards d’euros coûterait un gain supplémentaire de quelques minutes sur ce trajet ?

La mobilisation de la Région et les financements sont attendus sur d’autres chantiers prioritaires, pour faciliter les déplacements du quotidien, développer les alternatives à la voiture individuelle, donner un nouveau souffle aux liaisons en souffrance ou délaissées ces dernières années, par exemple : 

  • La liaison entre Nantes et Rennes et la réalisation d’une liaison directe entre Rennes et Saint-Nazaire.
  • La liaison entre Nantes et Bordeaux par la Vendée, avec de nouvelles haltes ferroviaires à créer comme à Velluire.
  • Les travaux sur les lignes La Roche sur Yon – Bressuire et Alençon – Le Mans – Tours.
  • Le renforcement de l’axe ligérien Saumur – Saint Nazaire pour desservir les communes intermédiaires.
  • La concrétisation de “RER” métropolitains sur les étoiles ferroviaires de Nantes, Angers et Le Mans.
  • Le développement des transports collectifs dans les villes moyennes et en milieu rural.

Le modèle d’hyper-métropolisation a vécu et ses conséquences se font ressentir pour ses habitants et ceux qui n’arrivent plus à y vivre : difficultés à se loger, baisse de la qualité de vie, bétonisation à outrance, inconfort en période de canicule, allongement des temps de trajet… A l’heure du zéro artificialisation nette, la majorité LR de Christelle Morançais poursuit sa fuite en avant et montre une nouvelle fois son incapacité à construire une région plus équilibrée entre villes et campagnes, plus douce à vivre au quotidien et plus sobre en consommation d’espaces naturels et agricoles.

Lucie Etonno, présidente du groupe et membre de la commission transports
Elsa Richard et William Aucant, conseillers régionaux membres de la commission territoires et environnement