Débat d’orientations budgétaires : Vers une année 2026 encore plus chaotique que l’année 2025 ?

Lors du dernier Conseil régional des Pays de la Loire, le rapport d’orientation budgétaire (ROB) présenté par la majorité régionale a confirmé la poursuite d’une politique d’austérité marquée : suppression massive de dépenses de fonctionnement, réduction continue des effectifs et opacité persistante sur la gestion de plusieurs entités liées.
Une orientation que Pascale Hameau, Gaëlle Rougeron et Elsa Richard ont dénoncé, alertant sur le risque d’un budget insincère, construit davantage sur une logique comptable que sur une vision politique au service des Ligériennes et des Ligériens.

Derrière le discours d’une gestion « rigoureuse et responsable », la droite régionale confirme surtout une austérité assumée, un affaiblissement des services publics, et une mauvaise gestion financière dont les Ligériennes et Ligériens finiront par payer le prix.

Contrairement à l’image de “bonne gestionnaire” que se plaît à entretenir la présidente Christelle Morançais, la réalité est tout autre :

  • L’épargne nette de la Région chute de 30 millions d’euros par rapport aux prévisions.
  • La trésorerie est désormais parmi les plus basses de France.
  • Et surtout, la dette a explosé au point où à horizon 2028, elle atteindra +1 milliard d’euros par rapport à 2018, soit +100 € par habitant·e.

Autrement dit : la Région s’endette toujours plus, mais sans investir mieux ni renforcer les politiques publiques régionales. Cette fuite en avant traduit une impasse politique : la majorité refuse d’agir sur les recettes, tout en coupant à l’aveugle dans les dépenses de fonctionnement.

En voulant opposer fonctionnement et investissement, la majorité régionale nie la réalité des services publics : sans personnel, sans associations, sans moyens de fonctionnement, il n’y a ni action sociale, ni transports efficaces, ni politique culturelle. Derrière les coupes budgétaires initiées en 2025, ce sont donc des emplois qui disparaissent et des politiques publiques locales qui s’éteignent.

La “bonne gestion” prônée par Christelle Morançais ressemble donc davantage à un assèchement méthodique de la vie régionale.

Répéter un mensonge n’en fait pas une vérité ! Malgré les effets d’annonce répétés depuis un an par la droite régionale concernant les investissements, non, les investissements programmés et budgétés par la droite régionale ne sont pas historiques bien que ceux-ci aient augmenté cette année.

Si on regarde les bilans depuis 2020, on constate au contraire que l’investissement par habitant a diminué, passant de 165 € à 160 € par habitant. Le coup d’accélérateur affiché pour les prochaines années ne fait donc que rattraper le retard accumulé depuis le début du mandat. Une politique de communication plus qu’une politique d’ambition.

Plutôt que de s’enfermer dans une logique d’austérité, la Région pourrait mobiliser de nouveaux leviers de financement. Notre groupe a par exemple proposé la création d’un versement mobilité régional, ce qui pourrait rapporter jusqu’à 70 millions d’euros par an, spécifiquement dédiés aux transports du quotidien. D’autres régions de France ont déjà mis en place ce système. Pourtant, la droite régionale préfère s’en priver, assumant de faire peser ses choix sur les usagers, les agents et les territoires.

De même, si Christelle Morançais annonce vouloir couper les dépenses, elle ne présente aucune ambition concernant la recherche de nouveaux financements européens.

Ainsi, le budget 2026 qui sera présenté en décembre prochain risque fort de s’inscrire dans la continuité de celui voté en 2025. Notre groupe restera toutefois force de proposition pour tenter de faire bouger les lignes. Comme l’a rappelé Elsa Richard, notre groupe a déjà attaqué en justice le budget 2025 de la Région auprès du tribunal administratif. Un recours que nous avons porté et pour lequel nous attendons d’ailleurs toujours une réponse de la part de la majorité plus de 8 mois après son dépôt.

Chaque année, la Région mobilise plusieurs millions d’euros pour soutenir les entreprises via la Société Publique Régionale (SPL) Solutions & Co, chargée du développement économique de la Région.

Depuis le début du mandat actuel, notre groupe demande à ce qu’un bilan des actions menées par Solution & Co soit présenté. Or, pour l’heure, nos réponses sont restées lettre morte et nous n’avons pas d’idée précise sur le fléchage des aides accordées aux entreprises de la Région. Gaëlle Rougeron a pourtant rappelé que les modalités d’attribution et le suivi des financements devraient faire l’objet d’une information plus accessible et exhaustive pour les élues et élus régionaux et pour les ligériennes et ligériens. Nous considérons qu’une SPL ne doit pas être une zone grise échappant aux standards de la rigueur et de la probité publiques. Aussi, nous avons de nouveau demandé à qu’une présentation des actions soit réalisée et à ce qu’un audit indépendant et approfondi sur la gestion de Solution & Co soit mené.

Début décembre dernier, Christelle Morançais annonçait devant les agents de la Région son ambition de supprimer 100 postes d’ici la fin du mandat. Alors que les premières suppressions de postes ont déjà eu lieu cette année et que plusieurs services ont dû être démantelés, fusionnés ou modifiés, le rapport d’orientations budgétaires 2026 mentionne la suppression de 30 à 40 postes de permanents sans donner de précisions sur les services impactés. Ce manque de précision est un mépris adressé à l’ensemble des agents victimes de ces suppressions de postes. Par ailleurs, Gaëlle Rougeron a souligné que le rapport ne fait pas non plus mention des suppressions de postes des agents contractuels.

Le rapport d’orientations budgétaires fait état d’une baisse de 1 million d’euros liée à la mise en œuvre progressive de la suppression de 100 postes permanents. Mais aucune précision n’est donnée concernant les services qui seront concernés. Si le rapport d’orientations budgétaires est plus détaillé que celui de l’an dernier, beaucoup d’informations manquent encore à l’appel. En fin d’intervention, Gaëlle Rougeron a également rappelé que notre groupe attend toujours la feuille de route RH de la région. Une demande déjà formulée par le passé et pour laquelle, la Commission d’Accès aux Documents Administratifs (CADA) nous a jugé notre demande recevable.