Congé menstruel, la majorité régionale ne dit pas non mais ne s’engage pas pour autant

Nantes, le 19 octobre 2023

Los de la session du Conseil régional du 19 octobre, Gaëlle Rougeron est revenue sur la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat à destination des agents. Si nous saluons cette proposition de la majorité, nous avons également souhaité que la Région prenne d’autres engagements à destination des agentes et des agents via notamment la mise en place d’un congé menstruel.

Selon un sondage IFOP[1] de février 2022, une personne menstruée sur deux a des règles douloureuses et une personne menstruée sur trois estime que ses douleurs menstruelles impactent négativement son travail. Aussi, selon les études du ministère de la Santé, 10% des femmes françaises seraient touchées par l’endométriose, une pathologie gynécologique causant de fortes douleurs et un impact prouvé sur la qualité de vie.

En France, plusieurs groupes parlementaires ont présenté des propositions de loi visant à instaurer un congé menstruel. Le gouvernement a refusé de se positionner mais a indiqué, être favorable à « faciliter cet engagement » pour les entreprises.

Des collectivités locales ont saisi cette opportunité, comme les villes de Strasbourg ou Lyon, mais aussi la Région Nouvelle-Aquitaine. Cette dernière a adopté, début octobre, une délibération mettant en place un congé menstruel à destination de ses 3440 agentes. La collectivité a choisi de proposer deux jours de congés mensuels sous justificatif médical, pour règles incapacitantes ou endométriose.

Sur le même modèle, notre groupe a questionné la majorité sur la mise en place d’une expérimentation de congé menstruel pour les personnels de la Région touchés par des pathologies menstruelles ou des règles incapacitantes et très douloureuses, sur justificatif médical. Si elle ne s’est pas prononcée contre, la majorité LR-UDI n’a toutefois pas souhaité donner de suite à notre proposition, préférant invoquer l’absence actuelle de loi encadrant la mise en place d’un congé menstruel. Elle a également souligné que le régime des autorisations spéciales d’absence permet actuellement de faire face aux situations règles douloureuses pour les personnes concernées.


[1] https://www.ifop.com/publication/le-conge-menstruel-vraie-ou-fausse-bonne-idee-enquete-sur-les-difficultes-a-vivre-ses-regles-au-travail-et-lattrait-des-salariees-pour-le-conge-menstruel/