Nantes, le 20 décembre
Le 11 octobre 2024, en marge de la session du Conseil régional dédiée au débat d’orientation du budget 2025, Christelle Morançais annonçait son intention de faire 100 millions d’euros de coupes budgétaires. Un tour de vis sans précédent qui a suscité de vives indignations de la part d’acteurs de terrains, d’associations ou d’élus locaux. Depuis l’annonce jusqu’au vote du budget le 20 décembre, voici un récapitulatif des actions menées par notre groupe pour tenter de contrer ce projet d’austérité budgétaire.
Le 11 octobre dernier, Christelle Morançais plonge les Pays de la Loire dans le chaos et l’incertitude en annonçant vouloir faire 100 millions d’euros d’économies dans le budget régional, qualifiant notre Etat comme « shooté à la dépense publique »
Face à la gravité de cette annonce et au tour de vis pressenti, notre groupe a demandé des précisions sur les arbitrages budgétaires envisagés par la majorité à l’occasion du débat d’orientation budgétaire le 17 octobre. De son côté, la majorité a refusé de transmettre la moindre information.
Dans un contexte budgétaire national encore incertain, nous avons conjointement envoyé un communiqué de presse avec le groupe Le Printemps des Pays de la Loire, pour demander le report de la session budgétaire le 19 novembre.
Le même jour, Christelle Morançais a réuni les agents du siège régional pour leur annoncer la suppression de 100 postes d’ici 2027. Une décision méprisante, affaiblissant les services publics et prise en l’absence de concertation avec les agents.
Lors de la commission permanente du 22 novembre, la majorité régionale a de nouveau refusé de nous transmettre des informations concernant les arbitrages budgétaires pour 2025 malgré le contexte inédit. Aucune ouverture n’a été faite pour discuter des sombres coupes budgétaires annoncées.
Suite à la diffusion d’informations faisant état de sombres coupes budgétaires pour les secteurs culturels et associatifs, notre groupe s’est mobilisé auprès de compagnies et de professionnels lors de différentes AG, mais aussi à l’occasion de la manifestation organisée le 25 novembre devant l’Hôtel de Région.
Suite à l’annulation des rencontres initialement prévues par Christelle Morançais avec les maires de Loire-Atlantique, de Maine et Loire et de Vendée, nous avons lancé un appel conjoint avec le Printemps des Pays de la Loire pour demander un échange et une concertation avec les territoires.
Notre groupe s’est mobilisé aux côtés des missions locales le 28 novembre après que celles-ci ont appris par voie postale l’arrêt brutal des subventions dont elles bénéficiaient jusqu’à présent. Une mise en danger pour plusieurs dizaines d’emplois, et un choix assumé d’entraver l’accompagnement de nombreux jeunes suivis chaque année aux quatre coins de la Région.
Sur la base de l’article R245-1-1 du Code des juridictions financières, nous avons interpellé la Chambre régionale des comptes le 4 décembre pour demander la mise en place d’une évaluation pour mesurer les impacts du désengagement de la Région, ainsi que les effets économiques, sociaux et territoriaux de cette mesure sur les collectivités locales.
Déjà présent lors des précédentes mobilisations, notre groupe était également mobilisé à l’occasion de la manifestation de soutien au service public organisé le 5 décembre. Une mobilisation d’ampleur qui s’est achevée aux abords de l’Hôtel de Région. Un symbole fort pour protester contre la mise à mal des services publics territoriaux par Christelle Morançais.
En parallèle, suite à la censure du gouvernement, notre groupe a reformulé sa demande de report de vote du budget 2025 dans la mesure où le projet de loi de finance de l’Etat n’était plus d’actualité, et que les prévisions faites dans le cadre du débat d’orientation budgétaire n’étaient plus valides. Nous avons appelé à la responsabilité de la présidente, mais elle a de nouveau refusé notre demande de report.
Présents en nombre à l’Hôtel de région, notre groupe a manifesté son soutien à la mobilisation organisée le 16 décembre par les missions locales de la Région. Nous avons également affiché notre soutien au rassemblement depuis l’intérieur de la Région.
Le 18 décembre, à quelques heures de l’ouverture de la session du Conseil régional, nous avons saisi le juge des référés pour atteinte grave à une liberté fondamentale. Au motif d’une accumulation de manquements, au point de porter des entraves à l’exercice du mandat d’élu, nous avons déposé un référé-liberté auprès du tribunal administratif pour demander en urgence l’ajournement de la session du Conseil régional des 19 et 20 décembre 2024 à Nantes.
Pour faire face aux très nombreuses coupes budgétaires envisagées par la majorité régionale, nous avons déposé 80 amendements à l’occasion du Conseil régional des 19 et 20 décembre. Par ces amendements, nous avons demandé le maintien des dispositifs supprimés, ainsi qu’un maintien des aides financières au même niveau que celui de 2024. Propositions qui ont toutes été balayées d’un revers de la main sans considération.
A l’occasion du vote du budget, avec le groupe Printemps des Pays de la Loire, nous avons demandé à ce que le scrutin soit public, invitant ainsi chaque élu-e à s’exprimer individuellement sur sa position de vote. Par cette demande, nous souhaitions que chaque personne puisse s’exprimer en son âme et conscience, mais aussi assumer ses choix a fortiori, sans se cacher derrière la responsabilité d’un collectif ou de la présidente du Conseil régional.
C’est donc main dans la main que la majorité régionale, le groupe macroniste, et trois élus d’extrême droite, ancien membre du RN, ont décidé de voter ce budget de la honte. Un budget de rupture, mettant volontairement à genou l’ensemble de l’économie sociale et solidaire régionale.