La présidente aux abonnés absents : retour sur la commission permanente du 26.09

Vendredi dernier, le Conseil régional était réuni pour la commission permanente de rentrée. Cinq mois après la dernière commission permanente, 46 rapports étaient inscrits à l’ordre du jour. Au total, plus de 150 millions d’euros d’affectations étaient soumis au vote. Une somme importante qui contraste avec le désinvestissement des élu·es de la majorité. Et pour cause, Christelle Morançais, présidente du Conseil régional, a brillé par son absence. Un manque d’investissement méprisant à l’égard des Ligériennes et des Ligériens que nos trois élues Lucie Etonno, Elsa Richard et Gaëlle Rougeron ont dénoncé.

Quelques minutes avant le début de la commission permanente, notre groupe a été surpris de constater l’absence remarquée de la présidente ainsi que de quatre vice-président·es. Si Christelle Morançais intervenait auprès des représentant·es des CCI dans le cadre de leur rencontre annuelle, il est dommage de constater qu’elle n’ait pas pris la peine de déplacer la commission permanente pour s’assurer de sa présence. Alors que le nombre de commissions permanentes a déjà été réduit par la majorité en début d’année, passant de six à quatre par an, il est déplorable de constater que malgré cela, la présidente ne fait pas de sa présence une priorité.

Défendue corps et âme par la majorité depuis le début du mandat, l’ouverture à la concurrence du réseau TER sur l’étoile mancelle se retrouve déjà dans l’impasse. Alors que la procédure d’ouverture à la concurrence du réseau autour du Mans a récemment été lancée, la majorité a décidé d’y mettre un terme prématurément. En cause, n’ayant reçu qu’une seule candidature, la Région a préféré relancer un nouvel appel d’offres tout en « modifiant les conditions de prise en charge du matériel roulant et de la construction de l’atelier de maintenance pour favoriser une concurrence plus importante ». Une situation ubuesque dans laquelle la majorité s’obstine à vouloir coûte que coûte ouvrir à la concurrence plutôt que d’investir pour l’amélioration du service pour les usagères et les usagers dès à présent.

En mars dernier, notre groupe publiait un communiqué dénonçant la multiplication d’avenants concernant la délégation de service public (DSP) relative à la gestion et l’exploitation de l’Abbaye de Fontevraud, signée par la Région en 2014. Au total, 27 avenants signés et une hausse des aides de 296 % en l’espace de 11 ans. Face aux risques de dérapages financiers et au manque de contrôle sur la gestion des fonds publics, nous avions demandé la signature d’une nouvelle DSP comme le préconisait la Chambre régionale des comptes. C’est désormais chose faite. Notre groupe reste toutefois vigilant quant à l’absence de garanties concernant le contrôle de la gestion des fonds publics dans le cadre de cette nouvelle DSP afin d’éviter tout nouveau dérapage de dépenses.

Lors de la commission permanente, la majorité régionale nous a reproché notre vote contre une aide de 24 500 € pour le groupement NEOPOLIA, destiné à sa participation au salon World Nuclear Exhibition. Le vice-président à l’économie nous a accusés de « nous en prendre à la filière nucléaire », qui représente 14 000 emplois dans la région. Si nous sommes attachés à la préservation de l’emploi, nous rappelons que d’après l’agence de développement économique de la Région Solutions&Co, les filières d’énergies renouvelables (EnR) représenteront l’équivalent de plus de 17 000 équivalents temps plein (ETP) en 2028 en Pays de la Loire. Avec un mix énergétique ambitieux, ce chiffre pourrait toutefois être bien supérieur. Pour rappel, l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA) et l’Organisation internationale du travail (OIT) estiment que la transition énergétique créera quatre fois plus d’emplois qu’elle n’en détruira. Des chiffres qui devraient amener la droite régionale à investir massivement dans le développement des EnR et non pas à les entraver comme appelait à le faire Bruno Retailleau dans une tribune publiée en juillet dernier.