Yara : la Région versera-t-elle des aides publiques ?


Nantes, le 21 décembre 2023

Lors de la session du Conseil régional du 21 décembre, Pascale Hameau, conseillère régionale du groupe L’écologie ensemble, a interrogé la majorité de Christelle Morançais sur le dossier Yara. L’entreprise, qui a annoncé le 30 octobre dernier la fin de la production d’engrais sur son site de Montoir-de-Bretagne, fait partie du consortium d’industriels de l’estuaire de la Loire engagés avec la Région dans le projet de Zone industrielle bas carbone (ZIBaC). La Région posera-t-elle un acte fort en refusant toute aide publique à un groupe qui pratique la casse sociale et environnementale et refuse de se mettre en conformité malgré les mises en demeure  préfectorales ? La majorité LR-UDI ne se prononce pas.

Pascale Hameau, conseillère régionale : « Yara licencie 139 personnes sur un effectif de 150. Avec mépris et cynisme, le groupe fait le choix de renoncer aux travaux de mise en conformité environnementale et de sécurité par un plan social qui ne règle rien. Depuis 2011, l’usine faisait l’objet de multiples mises en demeure par la préfecture mais ces sanctions s’avéraient trop modestes, et donc peu dissuasives. Ces travaux étaient estimés à environ 40 millions d’euros, tandis que le chiffre d’affaires du groupe en 2022 dans le monde s’élevait à près de 22 milliards d’euros. »

Yara fait partie de l’Association des Industriels de l’Estuaire « AILE », ainsi que de l’association « ADELE » chargée du « projet de zone industrielle bas carbone (ZIBaC) » réunissant le Grand Port Maritime, AILE et les collectivités locales dont la Région. Lors de la Commission Permanente du 17 novembre 2023, ADELE a reçu 100 000€ de contribution statutaire de la Région pour son programme d’actions 2024-2025. D’autres fonds publics pourraient suivre pour la mise en oeuvre des projets de décarbonation. Yara arrête en effet sa production mais envisagerait de faire de Montoir un terminal d’importation d’engrais.

Pascale Hameau ajoute :  La Région peut être la garante qu’aucune aide publique ne bénéficie à cet industriel tant qu’il ne réalise pas les travaux de mise en conformité nécessaires à la sécurité et la santé des salariés et des riverains. Pourtant, la majorité régionale refuse de s’engager. Si, par la voix du vice-président Franck Louvrier, elle a trouvé « choquantes » les méthodes sociales de Yara, elle reste silencieuse sur la suite de la participation de Yara au projet ZIBaC. Nous le regrettons et l’empressons de prendre une position plus courageuse ! »