Transition écologique : Que ça soit pour l’emploi ou pour les particuliers, la majorité n’est pas à la hauteur des attentes

Ce jeudi 19 juin dernier, lors du conseil régional, Solène Mesnager et William Aucant ont a interpellé la majorité sur l’importance de l’aide à la filière du bâtiment qui est aujourd’hui en train de s’enfoncer dans la crise. Le désengagement de la majorité menace les travailleurs du BTP et la  rénovation énergétique des logements des citoyens et des citoyennes.

Le BTP est un secteur majeur de l’économie locale. Il permet le maintien de 60 000 emplois. Indispensable à la rénovation et la transition énergétiques, ce secteur d’activité est pourtant en fort déclin :  jusqu’à –37 % de mises en chantier en Mayenne et  –11 % d’intentions d’embauche. Les artisans sont en manque de main d’œuvre, de commandes et voient leur accès aux crédits et permis de construire chuter. Outre les difficultés économiques, l’affaiblissement de la filière du bâtiment aura des conséquences graves pour l’énergie et le climat de demain car le bâtiment représente 43 % de la consommation d’énergie et 23 % des émissions de gaz à effet de serre. Ce déclin menace donc les emplois, les factures des citoyen·nes et le climat.

En guise de réponse à l’intervention de Solène Mesnager, la majorité a esquivé le débat, préférant répondre que le vote de sa nouvelle stratégie régionale d’investissement dans les lycées allait jouer un rôle clé dans l’accompagnement du secteur du BTP.

Alors que le secteur est en déclin, que la transition écologique se fait de plus en plus urgente et que le gouvernement avait déjà affaibli la filière en suspendant temporairement MaPrimeRénov’, la Région, de son côté a supprimé l’Aide Régionale aux Économies d’Énergie pour les Particuliers (AREEP). En 10 ans, le budget dédié aux AREEP est passé de 15,5 millions d’euros en 2015 à 600 000 euros en 2025.

William Aucant a rappelé que l’enjeu de la rénovation est indispensable tant pour l’emploi local que pour le climat ou le budget des ligérien·nes. Aussi, l’abandon de ces politiques par la majorité est incompréhensible. Pourquoi l’abandonner ? Dans un contexte aussi tendu, les artisans ne demandent pas des aides à l’innovation. Ils demandent des commandes, de la stabilité, de la visibilité. Et ils attendent de la Région une politique digne de ce nom.

Nous proposons donc un plan de rénovation énergétique de 14 millions par an en sollicitant des fonds européens. Nous avons aussi déposé un amendement, défendu par Solène Mesnager, visant à développer les filières clés à la transition énergétique. En guise de réponse, la majorité nous dit que les entreprises du bâtiment n’ont pas besoin de subvention, elles ont besoin de commande et de confiance… ça leur fait une belle jambe !

A l’occasion de la session, Sabine Lalande est intervenue au sujet de la formation professionnelle. Si notre groupe dénonce la vision court termiste de la politique régionale de formation professionnelle, nous dénonçons également le manque d’engagement sur les formations concernant le développement des énergies renouvelables. Pourtant, notre territoire est est propice à devenir exemplaire sur le volet des énergies renouvelables : éoliens terrestre et maritime, hydrolien, houlomoteur… Ces secteurs sont à la fois producteurs d’énergie propre et porteurs en emplois qualifiés.

Si ce secteur d’activité pourrait devenir fer de lance de l’activité économique ligérienne, cela nécessite un engagement concret de la part de la Région pour assurer la formation des professionnels. Or, là où nous avons proposé de faire de l’Ecole du Gaz de Saint Etienne de Montluc un véritable campus des énergies renouvelables, la majorité a préféré développer un « campus virtuel ». Campus tellement virtuel qu’il est à ce jour inexistant.