Surveillante poignardée en Haute-Marne : pas un fait divers de plus

Mardi 10 juin, une assistante d’éducation a été poignardée devant le collège Françoise-Dolto à Nogent, en Haute-Marne. Cette agression mortelle a été causée par un collégien. Alors que doit se tenir une minute de silence dans tous les établissements de France ce jour à midi, le groupe l’Écologie Ensemble tient à apporter son soutien aux proches de la victime, à l’ensemble de la communauté pédagogique, aux élèves et à leurs parents. 

L’horrible drame survenu à Nogent, à peine deux mois après celui du lycée Toutes-Aides à Nantes, nous force collectivement à regarder en face une réalité : celle d’une jeunesse qui va de plus en plus mal. Et ce mal-être peut malheureusement conduire à des gestes de violence, envers les autres comme envers elle-même.

Une réponse sécuritaire serait l’arbre qui cache la forêt et occulterait les causes profondes de cette détresse : la dégradation alarmante de la santé mentale des jeunes, et l’effondrement du système de soins qui devrait les accompagner. A l’école comme en dehors, les moyens de prise en charge sont incapables d’absorber le besoin. 

Les Pays de la Loire ne font pas exception puisqu’il n’y a que 2 pédopsychiatres en Mayenne et 3 dans le Maine-et-Loire. En Loire-Atlantique, 14 lits en pédopsychiatrie, soit une moyenne de 4 lits pour 100 000 mineurs. C’est 4 fois moins que la moyenne nationale. Les délais pour obtenir un rendez-vous dans un Centre Médico-Psychologique explosent. En France, à l’école, un seul infirmier doit parfois suivre plus de 1 600 élèves. 

L’école peut jouer un rôle d’alerte et de prévention, mais elle ne peut pas tout, toute seule. Or, les professionnels sont trop souvent livrés à eux-mêmes, face à des situations de grande détresse, sans ressources suffisantes ni interlocuteurs disponibles dans le système de santé. 

Alors que le plan santé mentale annoncé par le gouvernement hier est largement en deçà des besoins et sans moyens, tous les échelons doivent être mobilisés, tous les leviers des politiques publiques, actionnés. Le groupe l’Écologie Ensemble demande à la majorité régionale de se saisir pleinement des moyens dont elle dispose pour agir. 

Les élu.e.s du groupe L’Écologie Ensemble au Conseil régional