Nantes, le 20 mars 2025

Parmi les 40 rapports soumis à délibération du dernier Conseil régional, il était entre autres question du vote de la stratégie régionale de l’élevage. Un document cadre et structurant d’autant plus important qu’au niveau national, la région des Pays de la Loire est la première en termes de production de viande bovine ou de lapins. Alors que notre territoire, a besoin d’une vision à long terme, Claire Schweitzer a dénoncé la vision court-termiste et purement économique de la majorité.
Non l’agriculture n’est pas une économie comme une autre
Alors que notre territoire, a besoin d’une vision à long terme qui nous permette de nous projeter dans un projet alimentaire écologiquement, éthiquement et socialement viable, la stratégie régionale proposée par la majorité s’inscrit dans un logiciel dépassé, en décalage avec les enjeux actuels
Non l’agriculture n’est pas une économie comme une autre, parce qu’elle touche à des besoins fondamentaux et des biens communs essentiels.
Une stratégie régionale en décalage avec les enjeux actuels
La stratégie régionale votée par la majorité régional tend à faire tenir un système qui déraille, qui dessert les intérêts de nos concitoyens et en particulier leurs intérêts environnementaux. Ainsi, la stratégie adoptée passe à coté de 4 enjeux fondamentaux que sont :
- 1) La souveraineté alimentaire
- 2) L’adaptation impérieusement nécessaire aux bouleversements climatiques
- 3) Les revenus et les conditions de travail des agriculteurs
- 4) La question de la place des animaux dans notre société.
1) La souveraineté alimentaire

Actuellement, notre région a la capacité de nourrir 2 fois la population ligérienne. Pourtant les produits que nous consommons dans la région font en moyenne 1200 kms pour parvenir à nos assiettes. Comment expliquer qu’il existe un risque particulièrement élevé de précarité alimentaire dans notre région alors que nous avons la capacité de nourrir 2 fois la population ligérienne ? Ce phénomène résulte en très grande partie à une logique orientée en priorité vers l’exportation plutôt que vers l’alimentation des habitants.
2) L’adaptation impérieusement nécessaire aux bouleversements climatiques

Le soutien à l’agriculture bio ne doit pas se faire uniquement quand elle rapporte. Si nous saluons le soutien de la Région à l’installation en bio et en élevage, nous avons plusieurs fois alerté sur la persistance de la majorité à conserver des seuils excessifs de chiffre d’affaires pour accéder à la modulation élevage, défavorisant les petites installations.
3) Les revenus et les conditions de travail des agriculteurs

L’objectif de souveraineté alimentaire est également un élément clé d’un autre problème majeur, celui des revenus et des conditions de travail dans le monde agricole. Pourquoi se tourner vers des métiers avec de telles responsabilités, quand on sait par avance, qu’on ne gagnera pas correctement sa vie, ou que cela pourra se faire mais à l’encontre de nos valeurs ? Cette stratégie donne malheureusement peu d’espoir sur ce point. Si la majorité peut déplorer le manque de renouvellement, elle n’est pour autant pas présente en première ligne pour aider celles et ceux qui souhaitent se lancer dans des projets d’agriculture biologique, leur préférant des projets d’agrandissement d’exploitations déjà structurées.
4) La question de la place des animaux dans notre société.

En 2023, l’INRAE plaidait pour une alimentation davantage végétale, constatant que là où les régimes alimentaires sont très carnés, les impacts sur l’environnement et la santé sont les plus défavorables. Il y a donc un véritable enjeu de santé public et environnementale à réduire la consommation de protéines animales. Un effort nécessaire, auquel les gens sont prêts si on les accompagne. Pourtant, la stratégie régionale fait l’impasse sur cet enjeu pourtant majeur.
La où la majorité régionale reste bloquée dans un logiciel de pensé dépassé, nous proposons un modèle agricole et paysan qui mette la souveraineté alimentaire au cœur du système, qui accompagne la transition vers une alimentation moins carnée, plus respectueuse des ressources, qui permet de nourrir au plus près les habitants et de rémunérer justement celles et ceux qui y contribuent.