Protéger la Loire et l’estuaire : jouons collectif et étudions sérieusement toutes les options

La parution fin 2023 d’un rapport de l’Inspection Générale de l’Environnement et du Développement Durable (IGEDD) proposant un parc national de zones humides a relancé le débat sur la protection de la Loire et de son estuaire. Est-ce l’outil le plus adapté ? Pour les élu.e.s du groupe L’écologie ensemble au Conseil régional, la parution de ce rapport est une opportunité à saisir pour avancer collectivement  sur le sujet. Avant d’exclure ou de privilégier un outil, il s’agit de mettre tous les acteurs autour de la table et de travailler à créer du consensus au service d’un objectif partagé : mieux protéger la Loire, son estuaire et les zones humides.

La protection de la Loire mérite mieux que des postures politiques. C’est un espace naturel emblématique et vital qui est aujourd’hui insuffisamment protégé. Depuis 1947, environ 2500 hectares de zones humides ont par exemple été détruites dans l’estuaire. A l’heure du Zéro Artificialisation Nette et du dérèglement climatique, préserver les zones humides est la priorité et les projets dépassés comme celui de l’aménagement du Carnet n’ont plus leur place dans l’estuaire de la Loire. Nous devons trouver ensemble un niveau de protection préservant strictement les cœurs de biodiversité et permettant aux populations de continuer à vivre et à travailler dans ce territoire. 


La Région Pays de la Loire a lancé une concertation ce lundi 11 mars avec des élus locaux du territoire de l’estuaire et de Grand-Lieu. Si nous accueillons favorablement cette initiative et la volonté du vice-président Antoine Chéreau de ”construire un projet collectif avant de définir l’outil adapté”, nous restons vigilants sur les intentions.

Car au-delà des discours, les 1ères indications ne vont pas dans le bon sens : l’outil Parc Naturel Régional semble privilégié, le périmètre géographique restreint, les préconisations de l’IGEDD déjà enterrées, tandis que certaines fédérations de chasse ont l’oreille attentive de la présidente Christelle Morançais au détriment d’autres… A travers cette “concertation”, il ne faudrait pas que la majorité régionale joue solo et allume juste un contre-feu à la proposition de parc national de zones humides qu’elle ne souhaite pas. Lancer une démarche avec la seule volonté d’une approche la moins contraignante possible ou le maintien du statu quo, serait contre-productive. 

Pourquoi ne pas reprendre la proposition de l’IGEDD sur l’organisation conjointe par l’Etat,  la Région et le Département de Loire-Atlantique d’une concertation à la hauteur des enjeux pour imaginer l’estuaire et la Loire demain ? Nous demandons à la Région de revoir sa méthode pour n’exclure aucune piste dont la possibilité de plusieurs outils, de mettre tous les acteurs autour de la table et de travailler avec ambition sur une vision prospective de cette vaste zone de la Maine à la mer.

Les élu.e.s du groupe L’écologie ensemble au Conseil régional