Nantes, le 22 juin 2023
Manque d’eau, Loire asséchée, tensions sur les bassines, pollutions… Les Pays de la Loire, comme partout, doivent agir pour préserver la ressource. Le plan régional pour préserver l’eau était donc attendu mais il a déçu… 40 mesures dont certaines vont dans le bon sens, c’est vrai mais un plan sans budget, avec des manques, du recyclage et peu d’ambition. Nous n’avons pas voté pour cette délibération !
Retard pris et insuffisances
Déjà, en mars dernier, le plan de protection des captages prioritaires d’eau potable avait été décevant. Un objectif de 60% de réduction des pesticides dans ces zones était fixé alors qu’il faudrait y exclure les phytosanitaires (relire notre billet de la session plénière de mars 2023).
Un peu plus tôt, en 2019, Christelle Morançais présentait avec le Préfet un “Plan Etat-Région de reconquête de la qualité de l’eau”. 4 ans plus tard, force est de constater que ni l’Etat, ni la majorité n’ont tenu tous les engagements pris. La preuve, certaines mesures du plan de 2019 sont présentées comme nouvelles mesures du plan de 2023, comme la création d’un Observatoire régional de l’eau.
Le plan 2023 témoigne donc du retard pris et des insuffisances de l’action régionale. Certes, elle n’est pas la seule compétente sur l’eau. Mais en refusant de froisser le modèle dominant, elle cale sur la préservation d’une ressource essentielle et vitale.
De plus, le plan présenté ne satisfait personne, même pas le syndicat agricole FNSEA, pourtant proche des positions de la majorité régionale.
Nos propositions pour un plan à la hauteur
Notre groupe a donc proposé plusieurs amendements, par exemple :
-Acter un moratoire sur toute destruction de zones humides, à inscrire dans la révision du SRADDET et s’imposant à tous les documents d’urbanisme infrarégionaux
-Conditionner les aides régionales, pour les entreprises industrielles comme pour les territoires (EPCI, syndicats…) selon leur impact écologique et leur baisse de consommation en eau
-Renoncer clairement à financer et à l’installation de nouvelles méga-bassines et s’appuyer plus fortement sur des solutions fondées sur la nature
Les réponses caricaturales de la majorité régionale
La réponse de la majorité à nos propositions est à l’image de la concertation préalable à ce plan : décevante et pas à la hauteur ! Nous sommes caricaturés en partisan d’une « décroissance qui serait une catastrophe pour notre région ». Sur l’agriculture, la majorité laisse la porte à l’installation de bassines « petites ou grandes » et refuse de parler priorisation des usages. Selon elle, il serait « dangereux » de privilégier l’irrigation de cultures alimentaires destinées au marché local plutôt que l’agriculture intensive destinée à l’exportation.
Ce n’est définitivement pas le plan attendu pour accompagner un changement radical dans nos pratiques et éviter les « guerres de l’eau ».