Nantes, 20 octobre 2022
Au cours de la session plénière du 20 octobre 2022, Claire Schweitzer a présenté le vœu de notre groupe, co-porté avec le groupe « Printemps des Pays de la Loire » : demander à l’Etat de mettre en place une taxation sur les grandes entreprises ayant réalisé des bénéfices exceptionnels durant la crise sanitaire et la crise énergétique. Alors que la majorité annonce des économies de 60 millions d’euros pour 2023 malgré les besoins en fonctionnement et en investissement, elle refuse de voter notre vœu, qui aurait pourtant permis 10 à 20 milliards d’euros de recettes nouvelles pour l’Etat.
Après une crise sanitaire dont les effets frappent encore et dans un contexte de guerre en Europe, l’inflation touche aujourd’hui durement notre pays. Augmentation insupportable du coût l’énergie et des matières premières, baisse des dotations budgétaires, sont autant de facteurs qui toucheront directement la qualité des services publics locaux, grevant les budgets des lycées, réduisant les capacités d’investissement des collectivités territoriales dans la transition écologique, et impactant ainsi directement les ligériennes et ligériens.
Pourtant, dans ce contexte de crises, certaines grandes entreprises ont réalisé des bénéfices exceptionnels. Ces bénéfices exceptionnels, appelés super-profits, sont « la portion des profits liés à un facteur extérieur à l’entreprise, dégagés sans qu’il y ait eu d’investissement réalisé ou de stratégie adoptée pour accroître ses bénéfices », explique
Anne-Laure Delatte, économiste et chercheuse au CNRS. Plusieurs grands groupes contribuables français ont réalisé des bénéfices exceptionnels, comme Total Energies dont le bénéfice du 1er semestre 2022 progresse de 122% par rapport à 2021.
Face à cette situation et comme le recommandent nombre d’ONG, nous avons proposé de demander au gouvernement la mise en place d’une taxation sur les bénéfices exceptionnels réalisés par les grandes entreprises durant la crise sanitaire et la crise énergétique. Cette taxation, qui pourrait générer 10 à 20Mds d’euros de recettes, permettrait la transition écologique et énergétique des collectivités territoriales, comme le préconise l’I4CE.
Franck Louvrier, vice-président en charge des entreprises, n’a su répondre qu’en reprochant à notre groupe une haine de la réussite, éludant la question du partage des richesses et de la baisse dangereuse des dotations d’Etat aux collectivités territoriales. La majorité régionale, étouffée par un modèle qu’elle défend, saura-t-elle un jour sortir de son rôle de pompier-pyromane ?