Nantes, le 19 juin 2025

Moins de 6 mois après le vote du budget 2025 de la Région, historique par l’ampleur des coupes exécutées, le Conseil régional était de nouveau réuni à Nantes à l’occasion de la session plénière dédiée au budget supplémentaire. Un budget supplémentaire qui n’en était pas vraiment un tant la majorité régionale persiste dans son entreprise de découpe des aides publiques et de mise à mal des acteurs associatifs de la région. Un manque de soutien et d’accompagnement qui questionne sur l’avenir que souhaite laisser la majorité aux générations à venir.
Vous pouvez continuer à tergiverser, à vous réfugier derrière des bilans, des contraintes, des demi-mesures. Mais il faudra bien répondre, un jour, à cette question simple : que direz-vous à vos enfants, à vos petits-enfants, aux jeunes quand ils vous demanderont ce que vous avez fait, ici, aujourd’hui ? Que leur direz-vous, quand ils vivront les conséquences de votre immobilisme, de vos décisions climaticides, de votre inaction méthodiquement organisée ?
Lucie Etonno, présidente du groupe l’Ecologie Ensemble
Stop à l’immobilisme et au mythe du technosolutionisme

Alors que des milliers de jeunes de la Région ont passé leurs épreuves du BAC en pleine canicule, parfois dans des salles étouffantes, sans rénovation énergétique, nous n’attendons pas des compromis, mais des actes forts. Quand l’avenir des jeunes est mis en balance avec des équilibres budgétaires, ce n’est plus du réalisme, c’est de la résignation. La Région doit agir en responsabilité pour assurer de bonnes conditions d’étude et de vies aux générations d’aujourd’hui et de demain.
Car quand la température dépasse les 30 degrés dans une salle d’examen, quand les bâtiments sont mal isolés, mal ventilés, et que les rénovations énergétiques traînent… c’est avant tout la volonté politique d’agir qui permet de résoudre ces problèmes.
La santé mentale des jeunes doit être une priorité politique
Alors que de récents drames font resurgir l’impératif d’agir massivement pour la santé mentale des jeunes, la majorité régionale regarde ailleurs. Les chiffres font pourtant état d’une urgence à agir et à se doter de moyens suffisants pour combler les manques actuels afin d’assurer un accompagnement de l’ensemble des jeunes.
Si les jeunes refusent de s’habituer à la souffrance psychologique, ou à l’augmentation des troubles de l’anxiété, de l’isolement, ou des burn-out scolaires, il est de notre devoir d’agir pour mettre un terme à cette réalité profonde et persistante. Pourtant, nous ne pouvons que déplorer l’attitude de la majorité qui préfère regarder ailleurs, n’exprimant aucun mot à ce sujet, préférant rejeter la balle à l’Etat.

Une majorité en plein recul sur ses ambitions écologiques

L’actualité nationale autour des votes de la loi Simplification, ou du recul concernant le Zéro Artificialisation Nette met à mal notre capacité à préserver les terres agricoles et naturelles. Le recul à venir sur les Zones à Faibles Émissions fait également voler en éclats les mesures prises pour garantir la protection pour notre air, déjà trop pollué.
Au niveau national, l’alliance cynique entre le Centre, la droite et l’extrême-droite est une irresponsabilité politique, et ce sont les citoyens, les soignants ou les précaires le long de nos périphéries qui payeront le prix du renoncement. Nous refusons cette posture idéologique qui sacrifie les plus vulnérables.
Comme si cela ne suffisait pas, que dire de la loi dite Duplomb, qui envisage d’acter le retour des pesticides pourtant bannis depuis 2020. Alors que ces produits ont un impact délétère sur les insectes pollinisateurs, c’est avec une triste ironie que la France réautorise l’usage de l’acétamipride, quand on sait que c’est la France elle-même qui a soumis à la Commission européenne, à deux reprises (en 2020 et 2022), de nouvelles données justifiant, selon elle, l’interdiction de cette substance. Du côté de la majorité régionale, aucune réaction publique à ce sujet. La seule réaction réside dans la diffusion de quelques vidéos Youtube louant l’usage de ces pesticides.
Ces différents abandons et l’absence manifeste de prise de position par la majorité régionale sur des sujets aussi essentiels témoigne d’un manque de responsabilité et de considération pour les questions environnementales, sanitaires ou sociales. Christelle Morançais et sa majorité continuent de creuser la fracture sociale et climatique en Pays de la Loire. Notre groupe se place en opposition face à cette politique de renoncement. Nous continuons de porter des propositions pour défendre le vivant, la biodiversité, la transition énergétique, la justice sociale ou l’accès aux services publics pour toutes et tous.