Nantes, le 26 septembre 2024
Ce mercredi 25 septembre, le géant mondial du lait Lactalis a annoncé qu’il allait “réduire de 8,8% les volumes de lait qu’il collecte en France entre 2024 et 2030”. Cette réduction représente un total de 320 millions de litres, dont la moitié affectera directement les productions des Pays de la Loire, et en particulier celles situées dans le Sud et le Sud Est de la Région. Une décision unilatérale sans engagement sur un prix du lait plus rémunérateur et des mesures d’accompagnement des éleveurs concernés.
Dans un long tweet, la Présidente de la Région, Christelle Morançais, a mentionné “une décision extrêmement préoccupante”, et ajoute que sa majorité serait entièrement “mobilisée” aux côtés des “acteurs de la filière laitière”. Cette posture révèle l’impuissance de Christelle Morançais face à la décision unilatérale de Lactalis. A force de dérouler le tapis rouge au géant du lait, la Région est réduite à simplement constater les effets délétères de leur stratégie sans foi ni loi.
Il faut rappeler qu’en novembre 2020, la même majorité de Christelle Morançais actait l’attribution d’une subvention sans condition de 840 000 euros à Lactalis pour financer l’acquisition de nouveaux équipements dans son usine de Mayenne. Ce “chèque cadeau” avait d’ailleurs été vivement critiqué par le groupe écologiste.
Janvier 2024, alors que les agriculteurs et agricultrices exigent une meilleure rémunération du prix du lait par Lactalis, c’est silence radio du côté de la majorité régionale.
La situation est d’autant plus cocasse qu’il y a seulement deux semaines, la même Christelle Morançais se disait pleinement mobilisée au côté d’Emmanuel Besnier, PDG de Lactalis, partageant la même vision et la même ambition, lors de l’inauguration du nouveau campus de formation de l’entreprise à Laval.
Dans un contexte inédit de crise agricole, la région a le devoir d’accompagner toute la profession agricole vers un modèle plus durable, assurant un véritable revenu. En refusant de dénoncer la stratégie du géant laitier qui choisit de préserver ses marges et de concentrer la production de lait au détriment de certains éleveurs, la majorité se retrouve complice du modèle Lactalis.
Lucie Etonno, présidente du groupe l’écologie ensemble
Solène Mesnager, conseillère régionale de Mayenne
Claire Schweitzer, conseillère régionale de Maine et Loire, membre de la commission agriculture