La stratégie biodiversité au défi des incohérences de la droite régionale

A l’ordre du jour de la session du Conseil régional du 20 juin 2024 figurait l’adoption de la Stratégie Régionale pour la Biodiversité 2024-2030 (SRB). Si le document s’est étoffé par rapport la précédente stratégie (SRB 2018-2023), son ambition demeure limitée et il reste mis à mal par les incohérences de la majorité régionale, comme l’a rappelé en hémicycle William Aucant.

Une période plus que critique

Préserver la biodiversité est vital, que ce soit pour notre santé, car on vit mieux dans un environnement préservé, ou pour le climat, car l’érosion de la biodiversité est l’une des causes du dérèglement climatique. Pourtant, comme le décrivait le GIEC régional dans son 1er rapport, les Pays de la Loire n’échappent pas à la tendance mondiale de l’extinction de masse de nombreuses espèces animales et végétales. Ainsi, dans notre région, 40 % des poissons, 30 % des oiseaux et amphibiens, 24 % de la flore, 21 % des reptiles et 10 % des mammifères sont menacés d’extinction.

Des avancées mais un manque de moyens

Après avoir rappelé ce dramatique constat, le conseiller régional William Aucant a souligné les avancées du document, qui met par exemple en avant les solutions fondées sur la nature, la protection des sols, ou qui fait le lien entre la biodiversité et les enjeux du climat et de la santé. Mais cette stratégie est pour autant encore loin de répondre pleinement aux défis auxquels nous faisons face. Avec des moyens budgétaires limités et qui stagnent, les acteurs régionaux de la biodiversité ne pourront pas démultiplier leurs actions. Pire, certains objectifs affichés sont trop faibles, comme ce « tendre vers 1% du territoire en zone de protection forte« , contre un objectif de 10% affiché dans la stratégie nationale pour la biodiversité pour 2030.

Développement économique > Biodiversité ?

La SRB souffre aussi clairement des incohérences de la droite régionale dans l’ensemble des politiques publiques régionales. Sur l’enjeu ZAN (Zéro Artificialisation Nette), elle assume d’aller chercher chaque hectare supplémentaire possible à bétonner, à l’image de l’incohérent projet d’extension du parc aquatique O’Gliss Park en Vendée. Sur l’enjeu pesticides, elle refuse d’expérimenter des zones zéro phyto, même dans les aires de captage d’eau potable. Pour la cohérence, on repassera !