Nantes, le 21 décembre 2023
Il a été question de carbone lors de la session du Conseil régional des 21 et 22 décembre 2023. A l’ordre du jour figurait en effet l’approbation du plan régional en faveur de la haie, outil essentiel pour son stockage. Reprendre à bras le corps la politique régionale d’aménagement du territoire, et ménager les sols en réduisant l’artificialisation, est aussi capital. Retour sur les interventions de William Aucant et Elsa Richard durant la session plénière du budget 2024.
En introduction de son intervention, William Aucant a rappelé l’équation à résoudre pour tenir nos objectifs climatiques en Pays de la Loire :
- Notre stockage de carbone : 2,7 millions de tonnes équivalent CO2.
- Nos émissions : 33,7 millions de tonnes.
- Nos dépenses sont donc 12 fois supérieures à nos recettes.
- Pour atteindre la neutralité carbone du territoire en 2050, nous devons trouver + 150 000 tonnes chaque année à stocker dans notre région pour passer de 2,7 millions de tonnes par an aujourd’hui, à 6 demain.
Plan régional pour la haie : nos efforts pour en relever l’ambition
Les haies, stockant le carbone, jouent un rôle majeur pour la préservation de la biodiversité, de la ressource en eau et la lutte contre le réchauffement climatique. Problème, la France perd 20 000 kilomètres de haies chaque année. La région des Pays de la Loire, qui compte presque 200.000 km de haies, à savoir 13% du linéaire français, n’y échappe pas. Pour notre groupe, l’un des enjeux majeurs du plan devait donc être le maintien et la préservation de l’existant.
Après avoir participé à la concertation à l’automne (retrouvez ICI notre contribution), notre groupe a retrouvé certaines de ses propositions dans la version finale du plan, qui restait cependant perfectible. William Aucant a donc défendu des amendements pour :
-préserver plus efficacement les haies existantes face aux risques d’arrachage.
-instaurer une éco-conditionnalité des aides.
-mieux prendre en compte le Label Haie pour l’attribution des aides publiques.
Les avancées supplémentaires au plan qu’auraient constitués nos amendements n’ont cependant pas été acceptées par la droite régionale. Par exemple, sur la question capitale de la lutte contre les arrachages, elle renvoie la responsabilité à l’Etat et aux préfectures. Nous serons donc vigilants dans la mise en oeuvre du plan, aux côtés des acteurs et actrices de la haie.
Des sols à ménager
L’objectif « Zéro artificialisation nette » et le chemin pour l’atteindre sont au cœur des débats sur l’aménagement du territoire, en particulier en Pays de la Loire depuis le souhait exprimé par Christelle Morançais de pouvoir continuer à bétonner davantage chez nous qu’ailleurs. Préserver nos sols, c’est pourtant lutter contre le dérèglement climatique. Elsa Richard a donc appelé la droite régionale à enfin prendre à bras le corps cette question.
« De nombreuses questions sur la priorisation des usages du foncier persistent et auxquelles vous ne répondez pas. Par exemple : acceptons-nous de privilégier des résidences secondaires au détriment des résidences principales ? Acceptons-nous de faire encore de la place aux activités logistiques ? Acceptons-nous d’artificialiser de nouvelles terres sans avoir densifier nos zones d’activités existantes ou sans avoir réguler le marché locatif de courte durée… ? Acceptons-nous l’accaparement des 9000 hectares artificialisables de notre Région d’ici 2030 ou considérons-nous que nous devrions en faire un bien commun ? »
Elsa Richard, conseillère régionale