“Il faut maintenir une approche globale de la santé” 

C’est le cri d’alerte adressé à la majorité de Christelle Morançais qui s’apprête à se désengager de plusieurs organisations de santé. Les conséquences des coupes budgétaires de décembre se traduisent par un arrêt brutal des subventions à des structures qui agissent pour la santé environnementale ou pour celle des personnes âgées. Pour le groupe L’Écologie Ensemble, l’action régionale se doit d’agir sur tous les plans sur les questions santé tellement les enjeux sont importants et les disparités criantes entre les 5 départements. 

Accentuer le développement de l’exercice coordonné pluriprofessionnel au sein des maisons de santé, accompagner et développer des centres de santé pluridisciplinaires sur tout le territoire ligérien, sensibiliser les équipes de soins primaires coordonnées localement autour du patient, financer l’observatoire régional de santé. Ces actions pour lesquelles la Région va consacrer 327 000€ sont indispensables mais insuffisantes notamment pour les territoires en manque de professionnels de santé où l’offre de soins est insuffisante.” C’est le constat lucide de Solène Mesnager, conseillère régionale de Mayenne, un département particulièrement touché par la désertification médicale. Elle poursuit : “les débats autour de la loi transpartisane portée par le député Guillaume Garot sur les déserts médicaux sont importants, cette loi ambitionne aussi d’assurer une formation a minima de première année en études de médecine, comme c’est le cas en Mayenne, dans chaque département pour demain contribuer à davantage d’installation dans nos petites communes. Il ne faut négliger aucun axe, pourtant la Région renonce déjà à son “Plan santé 2022-2028” voté en juin 2022.” 

Ne plus financer le Gérontopôle, les acteurs ligériens du bien vieillir pour améliorer la qualité de vie des personnes âgées en Pays de la Loire, car cela relèverait uniquement des politiques des Départements, ne plus financer l’association Promotion Santé qui assure la formation des professionnels de santé notamment sur les enjeux de prévention. C’est incohérent, renchérit Lucie Etonno, présidente du groupe l’Écologie Ensemble, si la compétence santé est principalement une prérogative de l’Etat, la loi permet à toutes les collectivités de s’emparer pleinement de cette compétence, certaines choisissent d’innover en permanence en salariant des médecins par exemple, en soutenant davantage les centres de soins. En Pays de la Loire, la Région choisit de ne plus tenir ses engagements pris en 2022.”

Christelle Morançais fait le choix insensé et contre-productif de stopper le financement à l’association EPIC-PL (EPIdémiologie des Cancers en Pays de la Loire) qui fédère les registres de cancers de Loire-Atlantique et de Vendée. Elle choisit aussi de baisser de 62 000 euros la subvention à Air Pays de la Loire pour 2025. Cette politique de l’autruche menace la surveillance de la santé publique, en particulier en lien avec l’activité industrielle. La Région ne sait pas dire comment elle va continuer à contribuer au Plan Régional de Santé Environnement aux côtés de l’Etat et de l’ARS” conclut Matthias Tavel, conseiller régional et député de Saint-Nazaire