Déboires du navire Insula Oya III : une situation inquiétante

La Roche sur Yon, le 29 février 2024

A cause de pannes en série, le navire Insula Oya III, qui assure le trafic passagers et fret entre le continent et l’Ile d’Yeu, en Vendée, retourne aux chantiers Piriou, pour une durée indéterminée. C’est le navire Insula Oya II qui doit le remplacer, alors que le Conseil régional vient de voter le 9 février un avenant au contrat d’affrètement pour préparer sa mise en vente. Un calendrier et une situation qui interrogent la conseillère régionale vendéenne Lucie Etonno.

La liaison maritime entre Fromentine et Port-Joinville sur l’Ile d’Yeu est un service public indispensable pour les habitants et habitantes de l’île et pour l’économie locale. Sa qualité doit être au rendez-vous mais les déboires du nouveau navire, inauguré en grande pompe fin avril 2023, inquiètent, alors que la saison touristique approche, et que la procédure pour remplacer deux autres bateaux est lancée.

Si les pannes à répétition de l’Insula Oya III étaient connues et laissaient imaginer un retour du bateau au chantier naval pour réparations, la délibération de la commission permanente du Conseil régional du 9 février dernier est pour le moins surprenante. Elle proposait d’approuver un avenant au contrat d’affrètement du navire Insula Oya II en précisant qu’il n’avait plus d’utilité :

« A partir du 4 septembre 2023 (après la saison estivale), la Régie a jugé que ce maintien en parallèle (du nouveau navire) n’était plus utile, et a positionné le navire au port de Saint Nazaire, le temps que la Région trouve un acquéreur, suite à la mise en vente du navire.”

Cette délibération est-elle déjà caduque ? Le cahier des charges du nouveau bateau, qui a coûté près de 30M€ avec les aménagements portuaires, était-il trop ambitieux ? Nos demandes d’avoir un bateau fonctionnel qui privilégie la sobriété et les performances de base n’ont pas été entendues. L’Insula Oya III ne tient pas ses promesses d’être plus écologique et d’apporter une meilleure qualité de service. Nous demandons à la majorité de mettre les choses au clair et de faire preuve de transparence.

Alors que la Région s’apprête à renouveler les deux autres navires qui assurent la liaison Yeu-Continent (navires à grande vitesse « Pont d’Yeu » et « Châtelet ») et qu’un budget de 36M€ est provisionné à ce titre dans le budget régional 2024, nous demandons à Christelle Morançais et sa majorité régionale de tout mettre en œuvre pour éviter de nouveaux déboires et de privilégier, contrairement à ce qu’elle a décidé, les motorisations alternatives et la technologie du retrofit pour avoir cette fois des catamarans plus écologiques.

Lucie Etonno, présidente du groupe L’écologie ensemble, et l’ensemble des élu.e.s du groupe