Crise agricole : l’hypocrisie libérale ne sauvera rien

Nantes, le 25 janvier 2024

Depuis le début de semaine, une large partie du monde agricole est mobilisée pour dénoncer des conditions de travail et de rémunération indignes. Dans un tweet fleuve, la présidente de Région dénonçait les “militants écologistes”, les “normes” et les “charges” détruisant, selon elle, le modèle agricole et halieutique français. Pour les élues et élus du groupe L’écologie ensemble, cette crise doit marquer la fin de l’agrobusiness et donner enfin le cap vers une agriculture plus durable, rémunérant chaque agricultrice et chaque agriculteur plus justement. 

Les Pays de la Loire sont la 4ème région agricole en France et la 3ème en matière de pêche professionnelle maritime. Notre territoire est donc d’autant plus concerné par les enjeux de renouvellement des générations et de sauvegarde de notre souveraineté alimentaire. 


Pour Lucie Etonno, présidente du groupe L’écologie ensemble : “Quand Christelle Morançais pointe l’inflation normative et les militants écologistes comme causes de tous les maux, la Présidente de Région désigne des bouc-émissaires et refuse de voir les vrais responsables : c’est bien le résultat des politiques ultra-libérales que son camp politique défend depuis des décennies, en votant une PAC injuste et les traités de libre-échange, qui ont nivelé par le bas les conditions de production et de vente de produits agricoles français.” 

Pour Claire Schweitzer, conseillère régionale membre de la commission Agricultures :  “Là où quelques lois tentent de rééquilibrer la balance, la Région ne joue pas le jeu. Christelle Morançais ne propose rien, pire, elle et son clan politique agissent en pompier-pyromane. La Région ne respecte pas les objectifs des lois EGalim (1) sur les cantines de ses lycées. Nous sommes pourtant la 4ème région productrice de bio, nous pourrions donc considérablement aider les filières et l’agriculture locale.” 

La colère du monde agricole est juste, les réponses apportées doivent être sérieuses. Le modèle agricole ultra-productiviste n’est plus tenable, ni pour l’environnement, ni pour les agriculteurs et agricultrices qu’il épuise. Nous appelons l’Etat à agir concrètement pour garantir aux agriculteurs et agricultrices des revenus dignes en :

  • stoppant les nouveaux accords de libre-échange. 
  • encadrant les marges de la grande distribution et des industriels pour garantir une juste répartition du prix d’achat du produit. 

A l’échelle régionale, nous appelons aussi la majorité de Christelle Morançais à prendre ses responsabilités en : 

  • Respectant enfin la loi Egalim pour garantir un approvisionnement des cantines des lycées avec des produits régionaux et/ou bios.
  • Privilégiant le soutien à une agriculture locale des circuits courts, avec des exploitations à taille humaine et des paysannes et paysans nombreux, qui donne la priorité à une alimentation de qualité, à la santé et à l’environnement. 
  • Fléchant les fonds européens destinés à la pêche vers de l’investissement pour une pratique plus durable et respectueuse du vivant.

Devant l’incapacité du Gouvernement à proposer des solutions, le groupe L’écologie ensemble soutient les mobilisations sans violence et les revendications légitimes des agriculteurs et agricultrices mobilisés pour un revenu digne. Il rappelle la constance de ses positions pour défendre l’agriculture et la pêche françaises et la sortir de l’impasse néo-libérale.

(1) Depuis le 1er janvier 2023, les lois EGalim imposent à la restauration collective un minimum d’approvisionnement de 20% de produits issus de l’agriculture biologique et de 50% de produits sous labels de qualité. Les lycées des Pays de la Loire affichent une moyenne à 10% de bio et 25% de produits sous signe de qualité.