Nantes, le 15 février 2024
Lors de la commission permanente du vendredi 9 février, la majorité régionale de Christelle Morançais a voté une subvention de 40 000€ à la Préfecture des Pays de la Loire pour l’organisation de la COP régionale. Le groupe L’écologie ensemble dénonce l’attitude de la Région qui traînait des pieds pour ses politiques climatiques depuis le début du mandat, avant finalement de se mettre dans les pas du Gouvernement. Il y a pourtant mieux à faire !
Une COP régionale ? Christelle Morançais l’avait annoncé en 2020 mais n’a jamais voulu la mettre en place*. Elle se retrouve aujourd’hui à payer pour subir celle que lui propose l’Etat, et qui tarde à se mettre en place, alors que ses premiers travaux doivent être rendus avant l’été et que la plupart des Régions se sont déjà mises à la tâche !
Sur le papier, cela semble en effet nécessaire de disposer d’une vue d’ensemble du territoire régional en matière d’efforts climatiques. Mais on a l’impression que C. Morançais, comme C. Béchu et E. Macron, ne connaissent pas bien les dispositifs existants, et les réinventent pour donner l’illusion de leur action. En Pays de la Loire, plusieurs structures sont en effet missionnées pour produire ces données (GIEC régional, Air Pays de la Loire, Observatoire Téo…).
Pour notre groupe, les COP régionales souhaitées par E. Macron n’ont pas à se substituer à l’engagement des Régions dans les objectifs climatiques, bien au contraire. C’est incompréhensible que la majorité régionale n’ait aucune feuille de route au point de verser 40 000 € à l’Etat pour faire ce qu’elle refuse de faire, à savoir piloter une dynamique régionale face aux changements climatiques. Aujourd’hui, la Région fait donc un chèque à l’Etat sans aucune lisibilité sur les finalités et sans articulation avec les dispositifs déjà engagés, que ce soit le SRADDET, le GIEC régional, le PRSE… C’est surréaliste !
Christelle Morançais ne doit pas confondre les ambitions de la Région avec ses ambitions personnelles. Se rallier à la majorité gouvernementale, deux jours après avoir voté une subvention à l’Etat, laisse vraiment songeur. La Région aurait du faire un autre choix : poursuivre sa politique climatique régionale -si tant est qu’elle en ait une- en orientant cette enveloppe pour l’élargissement des missions du GIEC régional par exemple, vers une évaluation des politiques régionales, à l’instar du Haut Conseil Breton pour le Climat.
Elsa Richard et William Aucant, conseillers régionaux membres de la commission transition écologique et énergétique
Lucie Etonno, président du groupe L’écologie ensemble
* Voir en octobre 2020 au moment de la création du GIEC régional : https://www.paysdelaloire.fr/sites/default/files/2020-10/cp_20-10-06_environnement_constitution-giec-pdl.pdf