Nantes, le 19 décembre 2024

Des convois de CRS, un barrage filtrant pour accéder à l’hôtel de Région, un drone au-dessus de nos têtes…Une telle mobilisation des forces de l’ordre pour l’adoption d’un budget de notre région, c’est du jamais vu ! La faute à Christelle Morançais et à la majorité régionale de droite, enfermée dans son entêtement à maintenir ce vote du budget. Un budget austère, brutal, loin de faire l’unanimité auprès des acteurs et élus locaux, établi sans concertation et aux conséquences néfastes. En introduction de la session, Lucie Etonno est revenue sur les différentes propositions que notre groupe a portées durant plusieurs semaines pour garantir une véritable consultation avec les acteurs des politiques régionales, les élus locaux.
Une ambiance de crise et un « refus de concertation »
“Madame la Présidente, vous dirigez seule. Vous faîtes aux Pays De La Loire ce que Macron fait au pays.”
Lucie Etonno

C’est par ces mots que Lucie Etonno a débuté son intervention, revenant sur les méthodes et les choix politiques réalisés par Christelle Morançais qui brutalisent la région impunément tout en fragilisant les services publics. Ce budget, loin de faire l’unanimité, soulève des questions quant à l’avenir de la région des Pays de la Loire et à la manière dont les décisions sont prises. Depuis l’annonce de 100 millions d’euros de coupes budgétaires jusqu’au vote du budget, aucun échange et aucune concertation n’ont été permis ni aux élus locaux, ni aux acteurs. Ce budget est issu de choix politiques réalisés entre quatre murs, en dehors de toute considération des besoins des territoires.
Et pourtant, le contexte politique national, très incertain, nous appelait à la prudence et à la responsabilité. Alors que le projet de loi de finance de l’Etat pour 2025 est renversé début décembre avec la censure du gouvernement, la précipitation de Christelle Morançais à voter un budget est d’autant plus préoccupante que la Région n’a aucune certitude sur l’état de ses recettes à venir. Comment alors être sûr de voter un budget qui soit sincère et équilibré ?
Des coupes budgétaires « désastreuses » et « arbitraires »

Du mépris, voilà ce qui ressort de l’attitude de la majorité envers les inquiétudes exprimées par les acteurs locaux. Les coupes budgétaires sombres de 82 millions d’euros au total, affectent des secteurs essentiels tels que : la culture, le social, l’environnement, la coopération internationale, l’égalité femme-homme, l’économie sociale et solidaire ou encore les transports. Ces choix politiques fragilisent les populations les plus vulnérables et des pans entiers de l’économie régionale et notamment l’économie sociale et solidaire. Les conséquences de ces coupes pourraient bien être désastreuses sur l’emploi pour les prochaines années.
L’argument de la dette pour justifier des choix politiques assumés

Derrière les discours alarmistes de la majorité régionale sur l’impératif de faire des coupes drastiques de budget pour réduire la dette, Lucie Etonno a rappelé que le Fonds Monétaire International (FMI), bien que préoccupé par les besoins d’économie, met en garde contre les ajustements trop brutaux. A l’inverse, nous devons sortir de la surenchère verbale de « l’enfer de la dette » qui pousse les gouvernants à de mauvaises politiques et foncent tête baissée dans des programmes d’austérité.
Au-delà de cet argument ce sont des choix politiques que la majorité régionale exécute. Des choix qui fragilisent les associations, l’économie sociale et solidaire, et qui ne font qu’augmenter les inégalités d’accès aux services publics dans notre région.
Face à ces choix, notre groupe a fait front et est resté pleinement mobilisé lors de la session. Nous avons multiplié les propositions pour permettre à la région de retrouver un niveau de financement répondant aux crises climatiques et sociales actuelles.