Budget 2024 : « La majorité préfère la pierre à l’humain »

Nantes, le 21 décembre 2023

A l’occasion de la session du Conseil régional dédiée au vote du budget primitif 2024, notre groupe a souligné le déséquilibre budgétaire orchestré par la majorité, choisissant d’augmenter le budget dédié à la rénovation du patrimoine, aux dépens du soutien à la lutte contre la grande précarité.

La rénovation du patrimoine coûte cher, d’autant plus que les collectivités sont dans l’obligation de soutenir financièrement les travaux concernant les édifices protégés.

Toutefois, la Région des Pays de la Loire est également très engagée dans la rénovation des édifices religieux non protégés. Bien que ce type de rénovation patrimoniale ne soit pas obligatoire, en 2023, la majorité de Christelle Morançais a soutenu 15 projets de rénovations d’édifices religieux, pour un montant total de 842 884 €.

Des chiffres qui contrastent avec les ambitions affichées en décembre 2022 à l’occasion du vote de la nouvelle stratégie culturelle et patrimoniale. Il était question de « soutenir principalement trois types de classification du patrimoine : les bâtiments Monuments Historiques, les Edifices religieux non protégés à raison de 2 à 3 projets emblématiques par année, et les centres anciens protégés et petites cités de caractère.« 

La majorité justifie cet important investissement par l’augmentation des demandes de rénovation de la part des collectivités. A l’occasion du budget primitif 2024, la majorité régionale a d’ailleurs voté une hausse de 400 000 € du budget dédié à la restauration du patrimoine.

Nous sommes donc loin du discours tenu fin 2022 par la même majorité qui faisait vœu de sobriété financière pour justifier du rabot des subventions pour les acteurs culturels et associatifs entre autres.

En suivant la logique, notre groupe s’interroge donc sur la baisse de 300 000 € d’aides inscrite au budget primitif 2024 concernant le soutien à l’engagement, au civisme et à l’innovation sociale responsable entre autres de la lutte contre la grande précarité.

A l’heure où les acteurs de la solidarité et de la lutte contre la précarité font face à une explosion des demandes, les contraignant à devoir refuser des bénéficiaires pour la première fois de leur histoire, nous ne comprenons pas le choix de la majorité régionale de diminuer ces aides.

Est-il osé de dire que l’économie de 300 000 € réalisée par la baisse des aides dédiée au secteur associatif et à l’engagement sert à compenser la hausse du budget pour la rénovation du patrimoine ? Dans la mesure où la majorité régionale nous explique avoir fait le choix de se recentrer sur les principales compétences de la Région, ce qui n’est pas le cas de la solidarité, nous ne pouvons que constater qu’entre privilégier la lutte contre la grande précarité et la rénovation des édifices patrimoniaux, la majorité LR-UDI semble avoir fait un choix…