Nantes, le 28 mars 2024
En janvier dernier, la mobilisation des agriculteurs remettait sur le devant de la scène les obligations posées par la loi EGalim : 50% de produits sous labels de qualité (SIQO), dont 20% de bio, dans la restauration collective. A l’occasion de la session plénière du 28 mars 2024, la première depuis cette crise agricole, la Région était observée. Pourtant, elle n’a présenté aucun rapport en commission Agriculture. A nouveau, Claire Schweitzer a sommé la majorité régionale d’actionner tous ses leviers, de la commande publique à la structuration des filières agricoles, et d’appeler à l’action de Gouvernement.
Fin février, nous écrivions à la présidente et à la vice-présidente en charge de l’agriculture pour alerter sur la situation, demander des actions régionales et un bilan d’EGalim en Région. Silence radio du côté de la majorité régionale.
Sans l’aide de la majorité, nous faisons donc nos propres calculs. Promulguée en 2018, la loi EGalim laissait 4 ans aux collectivités pour adapter leur offre de restauration. Mais alors, qu’en est-il en Pays de la Loire ?
Comment s’explique cette stagnation, et même cette baisse ? A écouter Christelle Morançais ou sa vice-présidente à l’agriculture Lydie Bernard : tout coûte trop cher, l’offre est insuffisante et EGalim ne sauvera pas l’agriculture. Incompétence ou mauvaise foi ?
Du côté de L’écologie ensemble, nous avons pourtant des propositions pour réduire les coûts et adapter l’offre qui permettront d’atteindre les objectifs EGalim, même au-delà :
La mise en place d’un plan de diversification des protéines, exigé par la loi, qui aide les acteurs de la restauration collective, notamment les cuisines, à adopter des protéines non-carnées, donc moins coûteuses.
L’expérimentation d’un repas végétarien hebdomadaire.
L’aide à la structuration des filières agricoles alimentaires pour structurer l’offre.
La réflexion autour de la mise en place d’une centrale d’achat pilotée par la Région, qui permettrait un contrôle de l’approvisionnement et une baisse des coûts.
La mise en place d’une tarification sociale et unique à l’ensemble des cantines, qui permettrait à la Région de reprendre la main sur la restauration et soulagerait la capacité budgétaire des lycées.
Enfin, puisque toutes les clés ne résident pas dans les mains de la Région, Solène Mesnager a porté notre vœu au Gouvernement, lui demandant :
- de mieux encadrer les marges de la grande distribution et des industriels pour rémunérer mieux et plus justement les agriculteurs et agricultrices, et de travailler à l’instauration d’un niveau plancher de prix d’achats des matières premières agricoles aux producteurs et productrices.
- de sortir l’agriculture des nouveaux accords de libre-échange.
- d’engager une révision du Plan Stratégique National de la Politique Agricole Commune (PAC) et de travailler à une future PAC plus durable et plus juste.
- d’augmenter massivement les moyens techniques et financiers pour accompagner le monde agricole dans la transition agroécologique.
- d’étudier une révision des règles de la commande publique de manière à favoriser les achats locaux et responsables dans les cantines des collectivités locales, dont celles des lycées.