Nantes, le 14 décembre 2021
Communiqué commun du groupe Ecologiste et Citoyen à Nantes Métropole, du groupe écologiste au Conseil Départemental de Loire-Atlantique et du groupe L’écologie ensemble au Conseil régional des Pays de la Loire
Ce lundi 20 septembre, la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC) a confirmé un prolongement de 400 mètres de la piste de l’aéroport de Nantes-Atlantique, dans sa partie sud en direction de Saint-Aignan-de-Grandlieu, commune riveraine de 4 000 habitant.e.s. Nous, élu·e·s écologistes, regrettons cette décision qui, à contre-courant du débat public, ne prend en compte ni les besoins des habitant.e.s en matière de protection, ni les exigences écologiques de réduction des Gaz à Effet de Serre (GES) du secteur de l’aviation.
Dossier après dossier, la DGAC confirme sa méthode descendante et éloignée des réalités du terrain, que l’on ne peut que déplorer. Lorsqu’il s’agit de limiter les nuisances sonores et d’indemniser les riverains, les propositions financières de l’Etat sont insuffisantes. En revanche, quand il est question de dépenser plusieurs centaines de millions d’euros pour des activités qui devraient au contraire ralentir, l’argent ne manque plus. C’est incompréhensible.
Sans compter les impacts de cette extension sur le territoire. A l’heure où le foncier manque pour assurer notre sécurité alimentaire, 6 exploitations agricoles vont être touchées. Des logements ainsi que deux écoles pourraient également être déplacés. Nous sommes toujours dans une logique d’attractivité au détriment des personnes déjà présentes sur le territoire et exposées quotidiennement à ces nuisances. Le manque de considération de l’Etat pour les communes impactées par l’aéroport est intolérable. Par ailleurs, lors de la crise sanitaire, le trafic de la plate-forme s’est effondré à 2,3 millions de passagers.
Aujourd’hui la piste est prolongée, contre les avis de la convention citoyenne, des élus locaux ou des riverains. Avec une perspective de fréquentation à plus de 10 millions de passagers par an, cette projection apparaît déraisonnable par rapport aux enjeux climatiques. Plus que jamais, nous avons besoin de dialogue et de transparence pour prendre les bonnes décisions. Et nous savons que c’est possible, par exemple via la mise en place récente d’un « couvre-feu » entre minuit et six heures, que les 24 maires de la Métropole avaient eux-mêmes proposé dès février 2019, et tel que les écologistes l’ont toujours défendu.
Un nouveau concessionnaire devrait prendre les commandes de l’aéroport d’ici 2022. Nous rappelons la nécessité de faire entrer un investisseur public, total ou partiel, au capital de l’aéroport, seule façon de dépasser la logique d’un modèle low cost et donc d’encadrer le nombre de vols.
Nous souhaitons un travail de fond, collectif et transparent, qui permettra, d’une part, d’anticiper la réduction de l’usage de l’avion en faisant transiter ses filières vers des métiers durables et en privilégiant le train, et d’autre part, d’exiger que les avions restant soient moins polluants et bruyants.