Un budget supplémentaire 2025 sous le signe de la mauvaise gestion : où va l’argent ?

Cette session du conseil régional était la première avec une nouvelle architecture. Exit les 7 commissions sectorielles thématiques, elles sont désormais regroupées en 4 maxi-commissions. La commission des finances est, elle, reléguée au dernier plan. Gaëlle Rougeron et Pascale Hameau ont dénoncé que les finances deviennent la 5e roue du carrosse, à moins qu’on veuille mettre la poussière sous le tapis. Explications.  

Lors de la dernière session du Conseil régional, nous avons assisté à une scène révélatrice d’une certaine conception de la démocratie régionale dénoncée par Gaëlle Rougeron : la commission « finances, ressources humaines, fonds européens et commande publique » s’est vue reléguée… en toute fin de journée. 

Après avoir réduit le nombre de commissions permanentes et créé de vastes « maxi-commissions » sous prétexte de rationalisation, voici donc le temps du déclassement des sujets cruciaux et transversaux. Car faut-il le rappeler ? Les finances sont le socle de toute politique publique. Les ressources humaines – près de 4 000 agents dans les lycées et au siège – sont les rouages indispensables de la mise en œuvre des décisions. 

Les fonds européens représentent une opportunité financière majeure pour nos territoires. Et la commande publique, avec 500 millions d’euros par an, est un levier essentiel de l’économie régionale. 

Comment justifier alors que cette commission soit traitée comme la dernière roue du carrosse ? Comment prétendre qu’il y aurait un problème de finances en Pays de la Loire tout en repoussant leur examen en fin de journée ?  À moins que l’objectif ne soit précisément celui-là : détourner les projecteurs, minimiser les débats, et camoufler les réalités préoccupantes, notamment la question de la dette. Pour la majorité régionale, la commission des finances devient cette ligne en bas de page qu’on espère ne pas voir lue. Elle mérite au contraire d’être au cœur des discussions, avec transparence et ambition pour notre région. 

Les choix budgétaires sont toujours des choix politiques. Et cette session du Conseil régional l’a une nouvelle fois démontré : derrière les chiffres, il y a une vision de la société. Et manifestement, celle de la majorité régionale n’est pas celle du groupe l’Ecologie Ensemble. 

Quand la Présidente de Région déclare que « la France est shootée à la dépense publique » et que certaines structures seraient « biberonnées aux aides », elle adopte un discours qui rappelle dangereusement celui des populismes ultralibéraux, à commencer par Donald Trump et Elon Musk. Notre groupe ne peut pas laisser passer cela sans réagir. 

Car les aides publiques ne sont pas un luxe. C’est le fondement même du modèle républicain : une solidarité redistributive au service de l’intérêt général. Ces financements permettent aux services publics – qui ne cherchent pas le profit – de répondre à des besoins essentiels d’intérêt général. Ils soutiennent par exemple les missions locales, qui accompagnent les jeunes les plus en difficulté, parfois en grande détresse mentale. 

Et pourtant, malgré un excédent budgétaire de 17,4 millions d’euros, la majorité régionale a décidé de couper les vivres à ces structures. Résultat concret pour la mission locale de Mayenne par exemple ?  11 emplois supprimés, plus de 3 300 jeunes laissés sans accompagnement. Voilà ce que signifie, sur le terrain, un choix budgétaire. 

Pire encore : ces excédents proviennent en partie de recettes non prévues, comme les 7,4 millions d’euros supplémentaires issus de la TVA. Même le CESER (Conseil économique, social et environnemental régional) recommande d’en faire un fonds de réserve. Mais au lieu d’utiliser ces marges de manœuvre pour soutenir les acteurs de la solidarité, la majorité préfère tout affecter au remboursement d’une dette… qui continue pourtant d’augmenter.  

Il faut le redire ici : rien ne justifiait de telles coupes budgétaires, preuve en est cet excèdent. Refuser de les réinvestir pour sauver des emplois utiles et accompagner des jeunes en détresse, ce n’est pas de la bonne gestion. C’est un choix politique. Un choix que le groupe l’Ecologie Ensemble ne partage pas.