Nantes, le 17 octobre 2024
Après 4 ans de mandat, la majorité régionale nous a enfin fait part de sa vision stratégique pour l’économie des Pays de la Loire. Le moins qu’on puisse dire, c’est que ça nous a fait voyager : quarante ou cinquante ans en arrière. Entre un fanatisme de la croissance à tout prix et une incitation à l’export complètement déconnectée du réel, Solène Mesnager a alerté la majorité sur ses orientations délétères.
“Je me permets de rappeler quelques fondamentaux d’économie. La croissance économique n’est pas une fin en soi. Elle peut, certes, générer des richesses, mais elle ne garantit pas qu’elles soient mieux réparties. En effet, la croissance des dernières décennies a trop souvent profité à une élite économique, tandis que le reste de la population voyait ses conditions de vie se dégrader, et que notre planète voyait ses ressources s’épuiser.”
Extrait de l’intervention de Solène Mesnager lors du Conseil régional du 17 octobre 2024
Sur les incitations à l’export, Solène a aussi rappelé que juger la qualité de l’activité économique d’une entreprise à l’aune de l’export, ce n’est pas au niveau d’une Région comme la nôtre. Beaucoup d’entreprises ne cherchent pas à exporter, ne le veulent pas ou n’en ont pas les capacités. Dans certains cas, l’exportation peut d’ailleurs représenter davantage un risque qu’une opportunité. C’est notamment le cas dans le cadre de marchés non maîtrisés, sujets à une géopolitique instable ou à une forte concurrence avec d’autres entreprises étrangères.
Enfin, Solène a rappelé qu’il n’est pas question de choisir entre croissance et décroissance, mais entre un modèle économique dépassé, qui a montré ses limites via toutes les crises économiques des décennies écoulées, et un modèle économique d’avenir, qui ne met pas au centre la croissance à tout prix, mais la réponse aux besoins des gens.
Ce à quoi la présidente du groupe de la majorité a répondu : “Oui, nous faisons une politique pro-entreprises, et si ce n’est pas votre cas je me demande ce que vous faites dans cet hémicycle”. Nous ne voulons pas d’une politique pro ou anti entreprises. Nous voulons une politique de bien commun. Mais la majorité, aveuglée par son dogme néolibéral, continue de croire au ruissellement, rêvant d’une puissance publique minimale qui se contente de distribuer des chèques au privé.
La politique économique de la majorité est caduque, la nôtre est visionnaire : voilà pourquoi nous ne serons pas d’accord.