Nantes, le 25 septembre 2024
L’annonce de 360 suppressions d’emplois par General Electric est un coup très rude porté à la filière de l’éolien maritime dans notre Région, première pour la filière. Cette décision inacceptable intervient deux ans presque jour pour jour après la venue d’Emmanuel Macron à Saint-Nazaire pour inaugurer le premier parc éolien français. A l’époque déjà, les professionnels du secteur avaient alerté sur le besoin de visibilité. Force est de constater que le gouvernement n’a pas rattrapé le retard pris, et que ni l’Etat ni la Région n’ont pris les mesures nécessaires pour accompagner le développement de cette filière essentielle.
Plus de 1000 emplois supprimés cette année dans les énergies renouvelables dans notre Région : 450 postes supprimés dans l’intérim et la sous-traitance chez GE en début d’année, 250 chez Saunier-Duval fabricant de pompes à chaleur, 90 chez Systovi fabricant de panneaux photovoltaïques. Dans le même temps, l’avenir de la Centrale de Cordemais est de nouveau menacé sans aucune perspective de production d’électricité à partir d’énergie renouvelable et sans concertation, à rebours de la volonté affichée de l’Etat et de la Région de l’inclure dans la transition écologique, malgré les promesses du président de la République.
Les causes sont connues : manque de volonté politique de soutenir la transition énergétique et les énergies renouvelables, absence de planification écologique apportant une visibilité pour les investissements, et concurrence déloyale, notamment chinoise, dans les appels d’offres et les subventions publiques.
L’inaction doit cesser. Notre Présidente de Région ne peut pas se contenter de déplorer la situation : elle doit maintenant assumer sa responsabilité. L’impératif climatique, la souveraineté industrielle, la sécurité d’approvisionnement en électricité, l’emploi exigent des mesures immédiates et fortes en faveur des énergies renouvelables.
La Région s’est fixée pour objectif un mix énergétique composé à 100% d’énergies renouvelables en 2050. D’après l’observatoire TEO PDL en 2020 la production d’électricité d’origine renouvelable représente 15% de la consommation du territoire. Selon la Région elle-même, ce chiffre était stable en 2021, et s’élevait seulement à 16% en 2022. Il faut donc le dire avec clarté : les moyens ne sont pas à la mesure des ambitions. Quelques millions d’euros sont distribués ici et là de manière erratique dans le cadre d’un unique appel à projets. Aucune stratégie claire et lisible ne se donne à voir. Ce tâtonnement ne peut plus durer.
Nous appelons donc l’Etat et la région à se mobiliser, puissamment et sans délai, pour proposer un plan d’urgence pour les énergies renouvelables en général, et l’éolien en mer en particulier, assortis de conditions claires en termes de localisation industrielle et de maintien des emplois. L’urgence est là : il est encore temps de réagir.
Lucie Etonno : Présidente du groupe L’écologie ensemble